Historique-Au début
G.E.H. : Groupe d’entraide pour hémiplégiques.
C’est en 1994, soit 11 ans après son AVC (Accident Vasculaire Cérébral),
que Thierry Carière a fondé le GEH. Pourquoi ?
En 83, Th. Carière se retrouve subitement hémiplégique. Il est alors kinésithérapeute, acupuncteur et ostéopathe. De surcroît, il est sportif multidisciplinaire accompli. C’est dire que rien, ni tabagisme, ni hypertension, ni diabète, ne le prédispose à cet « accident », catalogué finalement comme « grain de sable dans une mécanique pourtant bien huilée ».
Le voilà donc brutalement passé de l’autre côté de la barrière, celle de soignant à … soigné. Étant donné sa formation de licencié en Kinésithérapie et en Éducation Physique, c’est avec un œil très critique qu’il est amené à faire certaines constatations lors de sa longue rééducation :
1- Les soins et la rééducation de personnes atteintes d’affections neurologiques (en particulier les hémiplégiques), tant dans le domaine médical que paramédical ou infirmier, nécessitent une formation spécifique. Ce qui fait parfois défaut, même dans certains services dits « spécialisés ».
2- Les patients et surtout leur entourage (s’ils ne sont pas eux-mêmes professionnels de la santé), manquent souvent cruellement d’informations sur leur état, son évolution et les séquelles qui peuvent subsister. Ils sont livrés à eux-mêmes et n’apprennent que par bribes ce qu’ils devraient savoir pour ne pas sombrer dans le désespoir lié à l’incertitude.
3- Il n’existe, à cette époque, aucun moyen de référence entre patients hémiplégiques. L’expérience des uns ne peut donc pas profiter aux autres.
L’idée s’impose donc tout naturellement de combler ce vide et de créer cette trame.
Après concertation avec la « Faculté » et comme rien n’avait encore été initié dans ce domaine, Thierry CARIERE tenta l’aventure de créer un groupe d’entraide.
Le projet, assez vague au début, mit quelques années à se concrétiser puisque ce n’est qu’en 94 qu’il prit corps, timidement, sous forme d’une association de fait.
Elle resta au stade de balbutiements pendant 2 ans, au cours desquels, prenant son bâton de pèlerin, notre fondateur tenta, d’exposés en contacts informels, de définir son projet.
Malgré tout bien seul, il reçut alors le concours providentiel d’une professionnelle, rompue à ce genre d’exercice par ses activités dans d’autres associations.
Le nom de G.E.H fut alors choisi pour » Groupe d’Entraide pour Hémiplégiques « .
Ce qui n’était encore que « bouche à oreilles » se concrétisa réellement, fin 96, grâce à l’aide et aux encouragements des kinésithérapeutes de l’ABTERNA (Association Belge des Thérapeutes en Rééducation Neurologique pour Adultes).
C’est en effet cette association qui prit en charge, en décembre 96, les frais de parution des statuts de l’asbl G.E.H. .
Certains membres de la première heure ou des quelques suivantes, les » pionniers « , se proposèrent très vite de servir de relais G.E.H. dans leur région. C’est ainsi que sont nées nos premières antennes, Chimay d’abord, puis Ath, rejointes par Namur, Liège et Bruxelles
… en attendant d’autres.
La vie du G.E.H. pouvait alors réellement commencer, forte d’un vrai statut et d’une saine émulation sous la forme de ces renforts et de ces aides appréciables.
La première démarche, afin de nous faire connaître, fut alors de mettre sur pied un colloque, en avril 97 qui eut tout naturellement pour thème : » L’hémiplégie, mieux la connaître pour mieux la vivre « .
Ce colloque fut une réussite au-delà de toute espérance (plus de 160 participants : hémiplégiques, parents et proches de ceux-ci, professionnels de la santé, et chose très encourageante et courageuse, des personnes envisageant de recueillir chez elles, qui un parent, qui un frère ou une sœur et même une religieuse de la même congrégation). Cette première expérience, à ce point réussie, nous donnait tout naturellement une autre dimension puisqu’elle faisait de nous des interlocuteurs à part entière tant dans le milieu hospitalier que dans celui de l’aide sociale.
A partir de cette date, le nombre de membres n’a cessé de croître, et a doublé en moins d’un an.
Parallèlement à ce colloque, dès mars 97, nous nous sommes dotés d’un dépliant de présentation et d’un bulletin d’information et de liaison pour les membres qui nous avaient rejoints.
Ce bulletin, nous l’avons tout naturellement baptisé » L’Hémi-Lien « . On peut y trouver des informations sur la vie du groupe, sur les progrès dans le suivi médical et paramédical, des trucs visant à améliorer la vie quotidienne et bien sûr les habituelles rubriques petites annonces et détente.
De concert, nous avions commencé à organiser nos Réunions Rencontres mensuelles, avec une première partie réservée à un invité venant exposer un sujet d’intérêt général (techniques de manutention et de transfert de la personne handicapée ; amélioration de ses conditions de vie par la solution de problèmes pratiques posés lors du retour à domicile ; possibilités d’une aide à la (re)conduite automobile, par un spécialiste du C.A.R.A. ; inventaire des aides techniques pour pallier aux déficits gestuels et de mobilité, … ).
Ces réunions, dont les comptes rendus se retrouvent bien sûr dans « L’Hémi-lien », ont très vite joui d’un beau succès de présences et de participation active.
» Le Petit Hémi-lien « , petit frère de l’autre, a très vite aussi pris le relais pour l’annonce de ces rendez-vous mensuels, leur contenu, et les dernières nouvelles ou informations pratiques dont nous avons pu prendre connaissance.
Le G.E.H. était donc lancé et semble-t-il » bien lancé « .